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 BlackArmor's Project

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MessageSujet: BlackArmor's Project   BlackArmor's Project Icon_minitimeMar 5 Sep - 17:27

The BlackArmor’s Project
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Introduction: Moi, David Greth, commandant en chef de la section spéciale des renseignements généraux en cette année 2106, recommande la plus grande prudence aux agents qui liront ce texte. Il s’agit d’un document retrouvé dans les ruines d’une maison aux Antilles, dont les propriétaires étaient morts ou partis depuis déjà longtemps. C’est un récit à caractère subversif relatant les évènements de 2070 à 2075 sous un angle extrêmement particulier, à savoir celui de Key, le plus controversé des BlackArmors. L’auteur n’ayant pu être identifié clairement, je conjure les lecteurs de prendre du recul face à ce récit, qui n’est probablement qu’un tissu de mensonges.



PARTIE I : June’s Squad



Chapitre I : Lille

Division I : Ruines


I can’t remember anything…

Des buildings détruits laissant apparaître leur structure métallique parsemée de trous d’obus, des rues jonchées de débris de toutes sortes, autoroutes, enseignes de magasins parfois encore lumineuses. Un panneau rouillé pendant encore au vent, souhaitant la bienvenue dans cette ville à présent dévastée. Débris fanés d’une vie qui n’existait plus pour ces soldats que loin, très loin, dans ce qui semblait être un paradis perdu, l’arrière.

Can't tell if this is true or dream

Ici, à Lille, ancienne capitale de la région militaire française du Nord, la guerre a surpris la vie dans ce qu’elle avait de plus banal, et la débandade qui s’ensuivit devant les troupes de la Communauté des Etats de l’Est, communauté qui envahit l’Allemagne et reprit par ironie l’ancien nom de l’U.E, son ennemie mortelle, laissa, encore 5 ans plus tard, des signes de la vie quotidienne éparpillés dans ce champ de bataille dantesque aux allures de Stalingrad dans lequel des centaines de soldats perdaient chaque jour la vie, par une guerre qu’ils ne comprenaient pas et pour une finalité qu’ils ne maîtrisaient pas.

Deep down inside I feel to scream

Dans cet autel permanent aux dieux de la guerre, au milieu du vacarme assourdissant des obus, des grenades, des fusillades et des râles des blessés, si faibles, et pourtant si puissants dans le cœur et l’âme des combattants, au milieu de cet enfer, une unité spéciale se bat sans répit pour conserver du terrain. Des soldats ? Non, des guerriers, qui ont en plus cet idéal, lumière qui les guide au travers de l’enfer vers un monde qu’ils croient, ou plutôt qu’ils espèrent, meilleur ; des guerriers qui se battent par le fer de leur lame pour débusquer des francs-tireurs ennemis de ce paysage lunaire afin de permettre l’avancée en lieu sûr de l’armée.

This terrible silence stops me.

Soudain, un bruit de pas se fait entendre. Le voilà, cet espoir de la France, et donc de l’Union Européenne de l’Ouest ! Deux armures mécaniques de deux mètres de haut, bardées de pneumatiques et de systèmes électroniques divers afin de renforcer leurs hôtes, et armés d’épées, armes gigantesques pour des guerriers dans la lignée des Myrmidons de l’Ancien Monde. Qu’ils ont l’air puissants, adamantins… et inhumains dans ces armures aux allures de carcans !

« Now that the war is through with me… »
Soudain, le premier s’arrête dans les ruines. A son dos, un R ouvragé, aux multiples complications qui semblent autant d’harmoniques dans sa lecture. Son armure est beaucoup plus fine que celle de son compagnon, épaisse d’à peu près dix centimètres là où l’autre en fait quinze.
« Arrête avec cette chanson, tu vas nous faire repérer. » posa-t-il d’un ton neutre.
« Pff, c’est d’accord, Rutherford. Mais ça me chagrine légèrement que tu me donnes des ordres, c’est tout de même moi qui commande ce Squad ! »
« Entendu, June, ô mon seigneur et maître ! »
Le dénommé June se retourna pour inspecter les environs, à la recherche d’ennemis fantômes. Ennemis qui avaient d’ailleurs appris depuis longtemps à les éviter.
Le compte-rendu hydrographique étant négatif, et la lunette thermique ne donnant rien non plus, June fit un signe de la main à Rutherford, et ils ôtèrent leurs casques.
En dessous de cette apparence métallique se cachait pour June un visage aux traits des plus fins. N’eût été l’armure, il n’aurait jamais été pris pour un guerrier. Ses yeux marron aux contours d’amande semblaient luire d’une lumière intérieure, et le regard qu’ils promenaient aux alentours était perçant et doux, comme s’il se rendait compte de l’horreur environnante mais que ça n’inspirait en lui aucun sentiment négatif. Ses cheveux châtain coupés assez long (pour un militaire) tombaient en mèches sur un large front juvénile, qui avait tout au plus trente ans.
Autant l’impression qui se dégageait de June était douce, rappelant l’expression d’un enfant particulièrement brillant, autant l’aura de Rutherford tenait du rapace. L’éclat vert de ses yeux au regard intelligent se fondait dans la masse de ses longs cheveux noirs, ramenés vers l’arrière par une alliance qui les liait, alliance désormais désuète depuis que sa femme, Kiara, était morte lors de l’assaut de Berlin, leur ville natale désormais sous l’emprise de la C.E.E. Quant à son visage, on aurait dit qu’il convergeait tout entier vers le point saillant de son menton, menton lancé en avant comme un défi au monde, à l’instar de son expression à mi-chemin entre l’amertume et l’orgueil.
« Alors, que fait-on ? On demande l’arrivée du commando ? » lança-t-il.
June prit un air évasif.
« Je ne sais pas… OH ! »
Il avait soudain une expression surprise, et il pointait du doigt une petite colonne de fumée sur la colline de débris. Faisant signe à Rutherford de le suivre, il progressa lentement, à la manière d’un chat, sur le métal rouillé et brisé. Hélas, il avait oublié qu’une armure d’une tonne et demie n’était pas faite pour l’infiltration en terrain fragile. La tôle surannée craqua en plusieurs endroits, engendrant un vacarme assourdissant. Avec horreur, June se vit tomber dans la colline, au travers des vestiges de la guerre. Rebondissant de métal en béton, de poutres en voitures, il entama sa descente.
« JUNE ! » cria un Rutherford surpris.
C’est alors que le visage entaillé de son compagnon prit une expression déterminée, et ce fut de pleine voix qu’il lança : « HEISENBERG ! »
En une fraction de seconde, un champ magnétique aux teintes orangées était apparu, répondant à l’appel de la commande vocale. Les décombres furent projetés au loin, et ce fut une gerbe de matériaux divers qui rejaillit du petit trou créé par la chute de June, se situant désormais dans une sphère infranchissable de trois mètres de rayon. Le bouclier se relâcha après sa brève apparition, mais les anciennes charpentes tinrent bon, formant une construction étrange aux allures de cathédrale.
« Bon, quand tu auras fini de faire l’intéressant, tu penseras à remonter ? »
« Non, c’est plutôt toi qui va descendre. Il y a quelque chose d’étrange… »
« Pff… » fit un Rutherford dépité à l’idée de s’aventurer sous des tonnes de gravats. De mauvaise grâce, il bondit à l’intérieur du trou et, ayant passé son entrée, enclencha le réacteur à propulsion thermonucléaire réduite situé dans son dos. Ce réacteur, fait de composants miniaturisés, pouvait tenir dans le dos des BlackArmors, ce qui était le nom à la fois du corps d’armée et des armures qu’ils portaient, par le fait que le circuit hydraulique avait été retiré. A présent, seuls les excès d’énergie pure étaient dégagés pour créer une poussée suffisante.
Il se posa avec grâce sur le sol, et coupa son réacteur dont la lumière jaune-orangée luisait sur les parois de l’abri, formant de multiples reflets d’une beauté insoupçonnée dans un tel contexte. C’est alors qu’il aperçut le couloir. Et la lumière.
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MessageSujet: Re: BlackArmor's Project   BlackArmor's Project Icon_minitimeMar 5 Sep - 17:28

Division II : L’abri

Cela faisait maintenant cinq minutes qu’ils n’avaient bougé, interdits. De deux choses l’une : ou c’était une base ennemie, ou alors un réfugié qui n’avait pas eu le temps de partir. Mais cinq ans dans ces décombres ! Ce n’était pas possible, et pourtant… Le son d’une guitare quelque peu désaccordée filtrait à travers le « couloir », et cette lumière semblait plus celle d’une bougie que celle des néons utilisés pour les bases. June et Rutherford remirent tous deux leurs casques, et June mit en route son communicateur radio :
« Q.G, ici June… Sommes dans un tunnel souterrain et… »
Une voix raillarde lui répondit.
« Bah bien sûr qu’il est souterrain si c’est un tunnel ! »
« Oh non ! Pourquoi faut-il que je tombe sur toi, Iron ? »
« Peut-être le destin. Bon, et qu’est-ce qu’il a ce tunnel souterrain ? »
« On ne le sait pas encore mais… »
« ET VOUS INTERROMPEZ MON EMISSION FAVORITE POUR CA ! »
Il y eut un bruit d’insulte et il raccrocha au nez de June, qui eut l’air dépité et exaspéré.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? » s’enquit Rutherford.
« Je le dérangeai, il a donc raccroché. »
Rutherford ne put s’empêcher de rire. Visiblement, l’impertinence d’Iron, une des premières recrues du Squad, l’enchantait.
« Je pense que c’était un pari »
« Il faudrait vraiment qu’on lui trouve une fille pour le calmer. Bon, on y va ? »
Tout en acquiesçant, Rutherford se mit à pénétrer lentement dans l’excavation. Les murs étaient faiblement étayés, et on aurait dit que ce boyau n’avait pas de débouché sur l’extérieur. Au fur et à mesure de leur avancée, la pierre se substitua aux ruines, et un dallage fit son apparition. Détrempées par l’humidité des murs, des photos pendaient mollement aux parois, comme collées fiévreusement par une main hâtive. Elles représentaient des morceaux de vie, des photos de famille, des groupes de musique, des amis… Mais ce qu’il y avait de dérangeant, c’était que ce n’étaient pas les mêmes personnes qui y étaient, mais un amalgame. A chaque photo, une ou plusieurs personnes étaient entourées au feutre rouge, et on les reconnaissait comme le lien entre elles. Là, une remise de diplôme, où le garçon au deuxième rang qui affichait un sourire torve se retrouvait au bord d’une piscine avec un groupe d’autres.
L’ensemble formait une fresque incertaine, aux identités multiples. Une seule chose était certaine : au nombre de croix, il ne restait plus beaucoup de ces êtres qui souriaient dans un passé lointain. Quelque chose attira l’attention de June : dans certaines photos, ce n’était pas quelqu’un qui était entouré, mais une lettre. Sur un diplôme, sur une lettre, sur un sceau. K
Ils continuèrent à progresser dans le boyau humide, où une musique entêtante emplissait l’air d’une mélodie mélancolique aux parfums angoissants.

Enfin, ils débouchèrent sur une grande salle. Un homme, de dos, jouait de la guitare. Il n’avait pas remarqué les intrus. Tout comme dans le boyau, des photos jonchaient le sol et les murs. Des albums de rock et de metal étaient éparpillés sur les étagères malpropres, une réserve frigorifique de nourriture s’étendait sur plusieurs mètres, tandis qu’un puit donnant directement sur l’ancien réseau d’égouts (à présent nettoyé) fournissait l’eau. Quant à la lumière qui baignait cette salle irréaliste, elle provenait d’un candélabre visiblement volé dans une église, et sa fumée partait par un trou dans le plafond. C’était cette fumée qu’ils avaient repérée.
« Heuu… » se borna à dire June
L’inconnu se retourna promptement, faisant valser le candélabre, qui vint se fracasser contre le sol dans un vacarme métallique. La cire s’étala sur le dallage et les flammes vinrent embraser les photos.
« ET MERDE ! » lança fébrilement l’inconnu, qui se leva et commença à éteindre le mini brasier. Lorsque celui-ci, après quelques photos et magazines inavouables, se soit calmé, l’inconnu se retourna vers ses deux hôtes, l’air intrigué et défiant.
« Qui êtes-vous, comment êtes-vous entrés, comment, et que sont ces armures ? »
« Ca au moins c’est précis… Mais c’est au chef de répondre. » s’empressa de répondre Rutherford en toussotant narquoisement.
June se retourna vers Rutherford en marmonnant un « merci » on ne peut moins sincère. Puis il répondit à son hôte :
« Nous sommes une section spéciale de l’Armée Française. Nous sommes tombés ici par hasard dans un trou du sol. Quant à ces armures, ce sont des BlackArmors de combat. C’est maintenant à moi de poser des questions : qui es-tu, et que fais-tu là ? »
Dispos à répondre et plutôt de bonne humeur de voir enfin quelqu’un dans cet abri si longtemps désert, l’inconnu se mit à parler.
« Mon nom, ma nationalité, mes amis et ma famille, je les ai perdus sous les bombes. Ces photos que vous voyez, je les ai trouvées à mes côtés dans cet abri où je me suis réveillé, seul et amnésique. J’essaie de comprendre qui je suis, mais à vrai dire je n’y arrive pas… Il ne me reste plus qu’un vestige de moi : cette lettre. K» Son expression s’assombrit alors dans une espèce de renfrognement dont rien n’aurait pu le sortir, si ce n’est…
« Bon, bah nous, on est contents de t’avoir vus, mais à vrai dire, on va partir ! Salut ! » lança Rutherford derrière l’épaule de June, qui se retourna et commença une conversation à voix basse.
Pendant ce temps, l’expression de K se décomposait à vue d’œil : il n’en pouvait plus de cet abri, il voulait vivre, voir le soleil, même s’il devait en mourir.
« Non mais t’es malade ? Tu voudrais le laisser là ? »
« Il a l’air complètement dingue ! Et puis on n’est même pas sûrs qu’il est de notre côté ! »
« Eh bien très bien, puisque tu le prends comme ça, je le mets aux arrêts, car il a contemplé un secret d’état : nos visages. » Furieux, June se retourna, et dit à K :
« Ecoute, on va te prendre avec nous, et te faire passer des tests… pour voir si tu peux intégrer l’armée. »
L’expression de l’inconnu avait fini de se décomposer, et il paraissait proche de l’évanouissement.
« Par « tests », vous entendez… »
« Des tests tout ce qu’il y a de plus normaux, pas de torture promis ! » s’empressa d’ajouter June.
Pendant ce temps, Rutherford scrutait le décor d’un air soucieux. Il n’était pas de ces personnes qui considéraient que la politesse devait faire obstacle à ce qui peut être utile. Il était de ceux dont l’intelligence surdéveloppée les faisait haïr. Ainsi il ne se gêna pas pour fouiller les affaires de K, à la recherche de documents à rapporter, ou même d’anciens albums. Lorsqu’il tomba sur And justice for all de Metallica, il crut tomber à la renverse : c’est de ce maudit album que la chanson de June sortait. De rage, il l’explosa contre la table. Les morceaux iridescents du disque tombèrent en larmes sur le sol, révélant dans leur reflet…
Rutherford leva la tête.
« Mon Dieu… »
« Quoi ? » s’enquit June qui expliquait à K son projet pour lui.
« Rien. » Il glissa la photo dans sa poche. « Et si on y allait ? »
K répondit, visiblement rassuré par June : « C’est d’accord. J’ai hâte de voir le dehors ! »
Malheureusement, son expression ne fut pas aussi ravie lorsqu’il vit le « dehors ». Son sourire se fana rapidement, découvrant l’étendue du désastre…
« Comment peut-on faire une chose pareille ? Une si merveilleuse ville, réduite à ça ? »
June lui tapa sur l’épaule :
« Et tu connais la meilleure ? Chaque camp croit se battre pour que ça s’arrête, car il pense que se battre permettra la victoire rapide et la fin de tout ceci. C’est stupide, hein ? »
« J’en ai bien l’impression. »
Et, derrière, Rutherford ne put s’empêcher de lancer : « Bienvenue chez les fous ! »
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MessageSujet: Re: BlackArmor's Project   BlackArmor's Project Icon_minitimeMar 5 Sep - 17:28

Division III : Le Q.G :

Le petit groupe progressa lentement et en silence à travers les ruines de la cité fantôme, comme oppressés par la non-vie dont elle était devenue l’incarnation. Au fur et à mesure qu’ils quittaient le centre-ville, les bâtiments se firent plus complets, et ils aperçurent quelques formes et mouvements dans certains d’entre eux. Ils avaient atteint l’arrière front, vaste zone qui fournissait et ravitaillait les combattants pour les lâcher ensuite dans le cratère qu’était Lille.
Un poète des temps modernes, espèce devenue très rare en ces temps de censure, et de pauvreté artistique créée par cette guerre incessante qui abrutissait les esprits et rendant plus rudes les âmes, car tous n’étaient plus tournés que vers la survie, et des concepts inutiles à celle-ci tels que la liberté, l’interdiction d’étriper son prochain ou l’art, étaient devenus profondément choquants car déplacés ; ce poète avait proclamé que cet arrière front n’était que la réincarnation des anciennes arènes de Rome, où les organisateurs fournissaient armes et nourriture pour regarder ensuite s’égorger ceux qu’ils choyaient encore deux heures plus tôt. Pour leur plaisir ? Non. Car cet artiste, dans un sonnet, intitulé« Du pain et du sang », devenu célèbre tant par le scandale qu’il suscita que par la réflexion qu’il mit en branle chez certains individus, accusait les pouvoirs des deux camps d’avoir créé cette guerre uniquement pour abrutir le peuple, pour le soulager de ses instincts primaires. L’auteur fut exécuté deux mois plus tard, et c’en fut fini de la poésie, hors les exhortations violentes au sang, officielles elles, pour des années.
A présent, ils étaient arrivés à une structure étrange, faite de bâtiments très petits et étalés, comme des cicatrices à la surface de la plaine nordique, qui côtoyaient des hangars aux proportions titanesques. Au centre, une piste de bitume, élément devenu rarissime car, depuis que le pétrole s’était tari, toutes les routes (sauf les grandes autoroutes) se virent enlever leur revêtement pour synthétiser du précieux carburant pour les chars d’assaut. Des régions entières reprirent ainsi leur isolement moyenâgeux, mais en ces temps difficiles, seule la masse comptait.
C’est alors qu’un appareil des plus étranges fit son apparition. Construit sur le modèle de la chauve-souris avec son allure fantomatique, et ses deux grandes ailes trapues pointées vers le sol et faiblement reliées par un habitacle réduit, cet engin de quinze mètres d’envergure propulsé par fusion thermonucléaire diminua sa vitesse très promptement pour venir flotter un mètre au-dessus de la piste. Il s’arrêta enfin, faisant planer une atmosphère mystérieuse qui emplissait de respect mêlé de crainte tous les spectateurs.
Après un long instant de silence, June et Rutherford appréciant l’effet du nouveau venu sur l’assistance, K prit la parole :
« Mais, c’est quoi ce … truc ! Je n’ai jamais vu ça auparavant ! » dit-il d’un ton anxieux, mais qui ne pouvait cacher sa curiosité.
« C’est une arme spéciale que Khan met gracieusement à notre disposition. Il marche à la fusion, et il permet au Squad d’être rapidement présent et donc de parer à toute éventualité. On en a trois. » répondit June.
« Et pourquoi toute l’armée n’en a pas ? » s’enquit K.
« Parce que les déchets nucléaires que ça dégage sont extrêmement polluants. Ca marche pour trois exemplaires, mais si on généralise… Disons que le changement de climat de 2043 ne sera rien à côté de ce qui nous attend. » trancha Rutherford.
C’est alors que la porte située sur le côté de l’habitacle s’ouvrit, et forma un petit escalier que dévalèrent deux silhouettes. Les deux nouveaux arrivants, de morphologie indienne, débarquèrent sur le tarmac, dans une sérénité irréelle. Lorsque le premier fut au sol, il tendit la main à la femme qui le suivait et il la fit descendre. Puis elle se retourna. Elle était d’une beauté incomparable. De longs cheveux noirs comme l’obsidienne coiffés par un parement riche par sa composition de gemmes, et simple par sa forme éthérée ; un visage exprimant, des pommettes jusqu’à la pointe du menton, à la fois la douceur, le calme, et la joie ; un corps petit mais pourtant élancé. Tout ceci se retrouvait dans Angel.
« On est venus dès qu’Iron nous a informés de votre découverte, boss. »
« Hein ? » fit June, stupéfait.
L’homme derrière Angel sourit, et lança : « Vous savez, comme vous avez oublié de débrancher votre communicateur, dès qu’on a décroché, toute la salle a entendu votre discussion avec le jeunot. Autant vous dire qu’Iron était hilare. »
« Il ne perd rien pour attendre celui-là ! » se rappela June.
« Hmm, je crois que mon cher frérot oublie de mentionner que c’est lui qui avait parié avec Iron qu’il aurait le culot de vous raccrocher au nez. » nota Angel en appuyant chaque mot.
Tandis que June levait les yeux au ciel, désemparé par la gaminerie de ses subordonnés, Rutherford se lança dans une discussion avec Archon, car tel était le nom du frère d’Angel, discussion qui se finit par : « Je veux bien payer à ta place, Archon, mais je veux l’enregistrement ! »
« Jamais ! Je ne veut jamais oublier la tête outrée de Snake, alors il faut que je me la repasse en boucle ! »
Désespérée par les deux comparses, Angel se tourna alors vers le nouveau, qui semblait perdu.
« T’inquiète pas, il y en a des normaux. Disons que tu es tombé sur les pires. C’est quoi ton vrai nom ? »
Le regard de K se troubla.
« Tu ne vas pas me dire que c’est K ton nom ?! Si oui, alors désolée, mais c’est très moche ! »
On aurait dit que K venait de prendre une porte dans la tête, tant son expression se décomposa. Angel éclata alors d’un rire cristallin.
« Je suis navrée. Allez, pour équilibrer les choses, je vais te donner mon vrai nom. Celui-là aussi je le trouve laid. Je m’appelle Sarathaï. »
« Mais, c’est… C’est très joli ! » balbutia K.
Angel fit mine de lui donner une gifle, mais qui faiblit au dernier moment, alors que K s’était empressé de protéger son visage, pour devenir presque une caresse.
« Tu n’as pas besoin d’être poli avec moi. Appelle-moi Sara si tu veux. »
Dépassé par les évènements, entouré de deux enfants qui se chamaillaient et de deux adolescents débiles, June n’eut d’autre choix que de crier un bon coup. Toutes les têtes se retournèrent alors vers lui.
« Qu’est-ce qui te prends ? » lui demanda Rutherford.
« Je veux juste qu’on m’écoute. »
« Mais on t’écoute toujours très attentivement, boss ! » fit mine de s’indigner Archon.
« Bon, si tu le dis. » dit June. « Angel, Archon, vous prenez la relève, Rutherford, K et moi, on prend la route jusqu’au Q.G. »
« Ben voilà ! Il suffisait de le dire ! » commenta Angel.
Rutherford s’était déjà mis aux commandes de l’appareil et que K s’était installé à la place arrière quand June, sur le seuil, se retourna et lança aux deux BlackArmors :
« Et n’oubliez pas ! Jamais de choc frontal ! »
Et, alors que le Predator, car tel était le nom de l’aéronef, prenait son envol, K put juste voir les deux frère et sœur courir au devant de l’avion vers le champ de bataille, matérialisant peu à peu leur BlackArmor. Juste avant l’apparition du casque, Angel se retourna vers l’engin et leur adressa un sourire radieux. Le Predator s’éleva alors, et le visage d’Angel fut masqué par les composants électroniques recouverts de titane qui formaient son casque.
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